Lorsqu'on veut évoquer la générosité, l'image qu'on s'en fait dans notre esprit est la suivante : celle de quelqu'un qui fait un don matériel ou financier généralement important. On parle ainsi de don généreux pour certaines associations humanitaires ou pour des occasions exceptionnelles : la Croix Rouge, le Téléthon, la Ligue contre le Cancer, des manifestations sportives, etc.
Or, bien que cette réalité-là figure au premier plan, je voudrais, en tant que disciple de Jésus, faire part d'une réalité à laquelle j'ai été conduit à réfléchir.
Tout le monde connaît cet exemple de la pauvre veuve qui, au temps de Jésus sur cette terre, avait donné tout ce qu'elle possédait : en comparaison de ceux qui avaient apporté beaucoup comme offrande, cela représentait peu, mais au regard de Dieu, cela était beaucoup, sachant qu'elle avait donné ce qui lui était nécessaire, tandis que les autres avaient donné de leur superflu.
Mais un autre point retient, par contre, mon attention : la générosité n'est pas là pour se limiter au plan financier ou matériel.
On peut, en effet, se montrer généreux dans telle ou telle circonstance où l'on révèle un caractère largement ouvert à l'autre, se montrer capable d'être disponible au-delà d'un certain temps nécessaire (cela s'appelle être généreux en donnant de notre temps). Est-ce toujours facile de faire cela ? Pour être sincère et franc, je vous dirai que non. C'est toujours difficile, en effet, lorsqu'on est pris dans un engrenage de diverses activités dans une
journée ou, tout simplement, parce que la pensée peut quelquefois (voire même souvent) nous masquer certaines priorités au détriment d'autres réalités. Il peut se produire ainsi que, en voulant par exemple rédiger tel courrier ou telle affaire personnelle face à des éléments extérieurs (courrier auprès de quelqu'un, déplacement pour telle course personnelle, régler certaines formalités administratives, etc.), on soit subtilement conduit à involontairement négliger dans une occasion un service ou une attention particulière auprès de quelqu'un.
C'est ainsi que l'on est amené parfois à « se recadrer », mieux se situer face à ce qui est prioritaire. C'est ce qui me conduit souvent, sachant que je ne suis pas exempt de ce genre de difficulté, à me remettre entre les mains de Celui qui permet d'être éclairé dans la compréhension de toutes ces choses.
Pour terminer, je vais vous raconter une anecdote sur quelque chose que j'ai expérimenté.
Il y a quelque temps en arrière, j'avais cette habitude d'aider pour une activité communautaire. J'étais en train d'aider un de mes amis disciple comme moi, dans un travail de réparation (électrique ou autre, je ne sais plus). Je n'avais pas d'expérience au sujet de ce qui était le travail à effectuer comme mon ami l'avait. Mais j'avais néanmoins à cœur d'apporter une contribution, si minime soit-elle dans ce travail, ne fût-ce qu'apporter tels outils nécessaires, ranger ou balayer l'endroit où l'on était par exemple. Tout en faisant cela, je me mettais à parler de manière détendue et décontractée au sujet de choses et d'autres. On pourrait se demander si cela ne risquait pas d'être perturbateur, compte tenu du travail à exécuter. Eh bien non, il n'en était rien. Savez-vous pourquoi ?
Parce que l'ambiance entre nous qui arrivait à se créer était telle que le degré de disponibilité que j'offrais, si minime soit-il, représentait en réalité quelque chose qui se révélait important. En travaillant ainsi en parfaite compréhension l'un de l'autre, il était possible de voir se révéler ce constat : avec peu de choses, arriver dans cette situation à faire preuve de générosité, autant que lorsqu'on a plus en soi au niveau capacité. Celui avec qui je me trouvais arrivait, par ma manière d'être un stimulant pour lui, à être aussi efficacement aidé que si j'avais eu plus de moyens.
Encore un motif pour moi de remercier Mon Dieu Créateur qui m'a éclairé dans cette compréhension.